• Chapitre 2

    Il se tenait devant moi, me transperçant de ses pupilles vertes si expressive. Je plongeai mon regard dans le sien, plutôt impassible et livide, il fronçait les sourcils devant mon manque de réaction. Je finis par détourner le regard. Aucun de nous deux esquisser le moindre mouvement ou parlait, je finis par, encore une fois, être oppressé par cette tension et me levait, me dépoussiérant, levant le regard droit devant, je passais devant mon ami d'enfance en l'ignorant. Chose qu'il n'apprécia guère car il m'attrapa le bras alors que je le dépassais.

    - Que me veux-tu ? Interrogeais-je de ma voix ferme et froide, seul moyen de masquer mon embarras.

    -J'aimerais que tu dises a ton toutou d'arrêter de me chercher.

    -Ce n'est pas un toutou mais un ami ! 

    -Tss... Tu oses me dire ça après ce que tu as fait?

    Je retirai mon bras de sa poigne violemment, m'emportant :

    -Mais qu'est-ce que j'ai fait bon sang ?!?

    -Fais pas l'innocente ! Je l'ai appris de plusieurs personnes.

    Il partit sous ses mots, me laissant seule à cogiter sur ses paroles.
    Je ne savais pas ce que j'avais pu causer... Ni le malheur que j'avais fait...
    Il avait dit que plusieurs personnes le lui avait dit... Serais ce un complot ? Qui plus est, viserai à me nuire ?
    Je n'en savais rien mais j'avais ce besoin de savoir qui manigances et pourquoi... Je ne voulais pas le perdre aussi... Je devais garder la tête haute et mener mon enquête ! Je n'aimerais pas que tout le monde s'implique... Ils pouvaient être de potentiels suspects... J'en parlerais avec Alexy !

    La sonnerie retentit alors, j'étais certes au sein de l'établissement mais assez éloigné du bâtiment... C'est pourquoi je dus me mettre à courir. Mais bien site, lorsque j'arrivais tout était désert... Je montais les escaliers quatre à quatre lorsqu'un obstacle m'arrêta dans le couloir.

    Pov Alexy

    Je savais que Lizzy était sortie à cause de nous. Mais pour ne pas paraitre suspect, je restai dans le self, mangeant et discutant en gardant un œil sur le Nouveau. 
    Mais ma vigilance rata, lorsque Rosalya me vola mon précieux dessert, je m’étais laissé aller le temps de le récupérer et quand j'avais de nouveau jeté un œil, il n'était plus là. Je me maudissais intérieurement et prévint les autres que je sortais. Ils n’y dirent rien et je sorti en marchant... Jusqu'à qu'il ne me voies pas ! Ensuite j'entamais une course dans l'espoir de retrouver l'un des deux. Et ce serait délicat puisque je ne savais pas où se réfugié Lizzy après les repas ! Comme nous tous d'ailleurs! 
    Bientôt la sonnerie s'abattit et je fus soulager, sachant que la blanche n'était pas du genre à sécher.
    Mais en faites, peut être que si...
    Car elle n'était pas en cours ! 
    Le groupe se lança un regard suspicieux et je commençais à m'inquiéter sérieusement... Il ne connaissait aucune histoire sur Lizzy... Leur mort et la cruauté de Kentin.  C'était des secrets entres nous... Donc ils se contentèrent  de supposer qu'elle n'était pas d'humeur à se rendre aux études... Qu'ils étaient naïfs. Mais si je ne savais rien, peut être serais-je comme eux?
    Ou bien étais je trop possessif ? Elle séchait peut être tout simplement... Après tout, le Brun était la !
    Je secouais la tête, c’était impossible ! Et j'avais un très mauvais pressentiment... Je me décidai et leva la main :

    -Oui Mr Riss? 

    -Je ne me sens pas très bien... Je crois que j'ai trop mangé ce midi...

    Mr Loren, prof de Maths, soupira, visiblement irrité :

    -Vous pouvez aller l'infirmerie. Besoin d'être accompagné?

    -Non, je peux me débrouiller seul. 

    Il fut surpris, inhabituel ce genre de réponse.

    -Heu... D' accord. 

    Je sortis donc prétextant un mal de ventre, le gars aux yeux émeraude qui me faisait sortir de mes gonds souriait comme pour se moquer de moi. Il n'avait pas était pris dans ma comédie, tout comme Armin, mais lui c'était normal ! De toute façon, ce n'était pas le problème primordial. Quand je fus assez éloigné, j'entamais pour la deuxième fois une course effrénée dans les couloirs.

    POV Lizzy

    Un obstacle était sur mon passage, pas n'importe lequel... Un, le pire de tous... Un chien ! Pas n'importe lequel non plus... Le chien de notre chère directrice, Kiki !
    Je sentais déjà la présence de cette dernière au fond du couloir, je songeai à quel point elle me causait des problèmes aujourd'hui !
    Je me décidai à bouger avant d'être la victime de son courroux, je voulus reprendre les escaliers par lesquels j'étais arrivé quand je me percutai quelqu'un, j'allais tomber en arrière mais un bras m'attrapa le poignet, je reconnu avec étonnement Alexy, qui me regardait visiblement surpris. Mais je me rappelais du danger imminent qui se rapprochait, 2eme enclenchement de l'instinct de survie de la journée.
    Je lui pris la main et courut vers l'étage dont il revenait, le chemin vers la classe serait plus loin mais on fera avec !
    Seulement, Kiki nous suivait de près, nous finissions par devoir nous arrêter, essoufflé, le chien nous faisait la fête. 
    J'expliquais brièvement la situation à Alexy, qui n’avait pas encore était confronté à la recherche de ce clébard de malheur et qui ne connaissait pas trop la directrice, qui rigola au début mais se reprit devant mon air sérieux.

    -Tu propose quoi ?

    -On retourne en classe !

    -Mais j'ai prétexté un mal de ventre ! 

    -Tu diras que c'est passé !

    -Ok !

    Nous courrions vers notre salle lorsqu'un cri strident se fit entendre dans une classe non éloigné de notre but. 

    Intrigué, nous nous y dirigions en hâte, et arrivions devant la salle ouverte, nous étions si concentrer que l’on n’avait pas remarqué que nous avions semé Kiki. 
    Nous jetions un bref coup d'œil par l'embrasure et nous furent horrifiés par la scène qui se déroulait sous nos yeux, deux à trois hommes en noir, armés d'armes à feu. 
    Je ne pus pourtant me résoudre à laisser des ados moins âgés terrorisés dans cet état. J'entrais vivement et me servit de l'effet de surprise pour en assommer un. Je ne regrettais en rien les entraînements que j'avais supplié au Rebelle Castiel !
    Les deux autres braquèrent leur arme sur moi, mais cette fois, ce fut Alexy qui en assomma un, se servant de l'outil "effet surprise" et fut assez vif pour désarmer le troisième, j'attrapai l'arme du ravisseur au vol et puisqu'il était chargé, un coup de feu s'enclencha et blessa le désarmé qui tomba au sol.
    Alexy me prévint qu'il allait chercher du secours. Les élèves étaient pétrifiés, comme le professeur qui les gérait d'ailleurs.
    Quand soudain, l'homme a terre et blessé rampa vers moi, je pointais l'arme, inhabile,  devant lui, plutôt effrayé, il s'approcha de moi et m’empoigna l'épaule, et me murmura :

    -Tu es bien Lizzy Clive ?

    -O…Oui. Répondis-je peu assuré

    -C'est nous qui les avons tué... Tous tués...

    Mes yeux s'écarquillèrent et  il recula, mon arme était pointée sur lui, j'appuyai sur le cliquetis, prouvant que le revolver était prêt à être tirer. Il ne suffit plus que d'appuyer sur le bouton décisif.

    -Vas-y ! Tue-moi... Si tu en es capable ! Chuchotait-il, un sourire de fou accroché aux lèvres.

    Je commençais à trembler, mes yeux s'embrumaient, j'allais baisser l'arme lorsqu'une voix résonna dans mes oreille

    << Tu ne peux pas laisser leur crime impunis !>>
    Non!! Je vais tuer !
    <<S'est-il torturé quand il leur a arrachés leur vie ?! Appuie sur la détente !>>
    Je...


    J’hésitai, je tremblais de plus en plus et mes pensées s’entrechoquait les unes aux autres, une migraine me prit et je ne pouvais même plus réfléchir.
    Lorsqu’un d’un seul coup, je me sentis empli d'idées noires, comme possédée, j'affichais un air sombre et tranchant, je commençais à appuyer sur la détente quand mon poignet fut relevé violemment, le coup s'abattit sur le plafond.

    -Mais t'es malade ?! T'allais le tuer !! 

    Je reconnus la voix de Kentin. Mes pensées se stoppèrent net, je restais horrifie par mes propres actes, j'ai failli tuer... Je lâchai l’arme et tomba au sol, tremblante, portant un regard vers mes mains qui me semblait moites et murmura, bégayante et vulnérable :

    -Ou... Ou est Alexy ? 

    Je sentais que le verrou de mon cœur s'ouvrait, les cicatrices se dévoilaient, je ne contrôlais plus rien et me sentait mal dans ma peau.
    Kentin fronçait les sourcils, contrarié.

    -LIZZY !

    Je me retournai en reconnaissant la voix du Bleu, je voulais me lançait dans ses bras mais je me retenus, ayant l’impression que je le contaminerai de mon mal-être. Mais il s’approcha encore et me plaqua contre son torse.

    -Pourquoi ? Pourquoi allais-tu le tuer ? Tu n'aurais jamais fait ça... Murmura-t-il en me caressant les cheveux tendrement.

    -C'était eux... C'était eux... Qui... Les... C'était eux ! bégayais-je entre deux sanglots.

    Je sentis Alexy se crispait et Kentin nous observait, perplexe.
    Le jeune homme desserra son  étreinte et me releva pour me donner au Brun

    -Je sais, vous êtes en conflits mais prend soin d'elle deux minutes tu veux? 

    Je restai distante, ne sachant pas comment agir avec le nouveau Ken, mais il passa ses bras autour de mon ventre et m'enlaça avec affection, je fus surprise et voulut le repousser, mais je me sentais aussi bien qu’avec Alexy, si ce n'était mieux ! Alors me laissait aller malgré moi... Je fis juste pression de mes mains tremblantes sur ses deux bras qui m'enlaçaient.
    Je regardai le Bleu avançait vers le criminel toujours conscient, il éloigna les adultes qui les surveillait en attendant les autorités compétentes, et fit l'horreur que je ne voulais pas qu'il fasse, il l’empoigna violemment et lui mit une droite magistrale, il ne parlait pas... Ses yeux roses parlaient pour lui, il ressentait une haine indéfinissable, je voulais lui crier d’arrêter mais n’avait pas la force de le faire, aucun son ne sortait de ma bouche.
    Je ne pouvais détacher mon regard de cette brutalité, mais on finit par maitriser Alexy qui se débattait avec force.

    << Ça te plait ce spectacle pas vrai ? Tu aimes le voir souffrir non? >>
    Non !
    <<N'essaie pas de me duper... Je suis toi !>> 


    Kentin commençait à me lâcher, pour aller aider à dompter le Bleu qui se faisait insistant, mais je le repoussais pas moi-même, me tenant la tête et chuchotant des paroles inaudibles pour finir par crier un « Non » strident réponse à cette voix clandestine, qui arrêta tout le monde pour me dévisager.
    Je ne bougeai plus, et me plongeai dans mes souvenirs, et repensa au jour... A ce jour... Leur mort... Leur corps étendu au sol... Leur dernier sourire… Leur cœur cessant de battre… Mon impuissance…
    Je me levais et voulus partir en courant, je ne pouvais plus supporter d’être enfermé dans une salle, mais on me bloqua, jugeant préférable que je reste vu mon état, pour consulter un psychologue.
    Je parlais fermement que je n'étais pas folle. J'avais l'impression de ne plus contrôler mes actes, que cette voix n'était pas la mienne. Je rencontrai le regard d'Alexy, paralysé et terrorisé, sans que je comprenne pourquoi.
    J’insistai mais on ne me laissa pas partir. Je recherchais une issue, et eux jugeait qu’il n’y en avait pas d’autres donc me laissèrent faire, et je perçus une sortie.
    Je me dirigeai en courant vers la fenêtre et fit une chose qui les ébahi tous : je sautai, malgré qu'elles étaient fermés et verrouillés depuis l'arrivée des surveillants.
    Je tombais évidemment en bas, les carreaux m'écorchant légèrement mais atterrit dans la piscine de sport, je savais ou elle se trouvait et dans quelle fenêtre précises sautait pour tombait en plein centre, on en avait déjà parlé en plaisantant avec Rosalya lors de nos envies de fugues lors des cours les plus ennuyeux.
    Le plongeon fut incroyable, l'eau s'envola à des mètres plus hauts et s'étalait sur les côtes telles une pluie scintillante. 
    Je sortis de l'eau, toutes mouillée et retirant les bouts de verres. Je regardais mon sang se mêlait au liquide transparent quelques minutes avant de relevé la tête. La plupart des classes de ce côté-ci avait tête penché en avant, dont la classe qui avait était pris en otages, alerté par l'eau qui avait aspergé les carreaux.
    Je me levai, légèrement tremblotante et commençait à disparaitre de leur champs de vision pour me réfugier dans mon endroit secret. Ou seul Castiel venait me voir.
    Je vis les voitures de polices se posait devant le portail que je voyais au loin, ils entrèrent dans l'établissement et en sortirent plus tard, avec les trois hommes menottés, je ne pus résister à l'envie de me rapprocher, celui que j'avais failli tuer, me vit et me porta un regard cruel, et mima de ses lèvres des paroles que je compris a grand regrets et qui me choquèrent et  renforcèrent ce poids sur mes épaules.
    J'esquissais un mouvement de recul et m’enfuyais vers le portail de l'arrière, profita du fait qu'il était ouvert et partir en trombe.
    Castiel était là, et ne put m’arrêter dans ma fuite. Les larmes coulaient à flots. Et je songeais a comment tout avait ou bascule en une journée... Une après-midi...

    J'arrivais à mon palier, entra, ferma à double tour et alla me doucher rapidement. Lorsque je finis de me vêtir de nouveaux habit bien sec, je pris le cadre à photo qui était à l’orée du couloir, la dernière que j'avais eu le courage de garder, d'eux, souriant et  je me laissais glisser sur le mur, pleurantes et de ma main libres, voilait une partie de mon visage, en repensant aux paroles qu'il m'avait dites, les murmurant à mon tour: 

    "Ils sont morts parce qu'il ne voulait pas nous dire ou tu étais. C'est toi qu'on voulait."

    Je continuai de déversait ce torrent de larmes qui avaient déjà tant attendu. J'avais perdu ma carapace en une simple après-midi... Tant d'efforts pour ça... Je savais que le poids sur mes épaules était maintenant suffocant. 

    Jamais je ne pourrais me pardonner. Jamais je ne pourrai oublier ce que j'ai fait.

    A suivre


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